vendredi 26 juin 2009
Cadre maitre...
On est d'accord : 1 + 1 = 2
mais l'existence même du "2" fait que chaque "1" est modifié:
le résultat importe peu ici, le total n'est pas une fin,
il y a le chemin, et l'unité croisée à une seconde unité
qui fait que le total est bien plus que, en devenant total de la somme il a modifié les unités...
Je m'explique, en image...
Là haut deux photos. A part moi qui pose l'addition et vous qui recalculez, elles n'ont rien à voir entre elles (excepté le fait qu'on additionne des carottes avec des carottes, une image de bateau avec une image d'une partie de bateau).
Souvenez-vous, comment les avez vous perçues avant de lire ce texte, reliées furent-elles dans votre esprit?
L'une fut prise à la frontière de la Mauritanie, dans le nord du Sénégal, à Saint-Louis, en décembre, et l'autre, hier, sur un plan d'eau ici, dans le nord, à Armentières.
Peut-on appliquer donc le fameux 1 + 1 = 2
ou alors sommes nous obligés de le formuler autrement: A + B = C ?
PS: un clien d'oeil à christophe macquet, travaillant beaucoup sur la narration imagée... allez vous promener chez lui, faire le plein d'additions: http://anochehubounatormenta.blogspot.com/
ça avance, avec une lenteur qui, j'aimerais, devienne une marque de fabrique... c'est dans le ralentissement du temps que le réel s'appréhende... bref, grand zeph... le canoé fut mis à l'eau et prend l'eau... un peu, si peu, et la fuite semble s'être stabilisée au bout d'un moment... l'on peut espérer que le gonflement du bois aide un peu à retrouver l'étanchéité d'origine...
je cherche une pagaie, soit dit en passant, d'environ un métre soixante de haut... en bois obligatoirement... je suis un esthète de l'art, ce travail étant censé jouer avec l'émergence en moi d'une idée de nature intemporelle, et d'un temps dénué d'ancrage culturel, civilisationel: moi, une barque, en bois vernis comme depuis la nuit des temps, ( un canoé thermomoulé en résine verte fluo ne produit pas le même effet sur le rameur... idem pour les couleurs cyclistes, moi je fais de la bicyclette et pas du sport...)
bref y'avait du zeph, mais l'espoir semble bon... j'aspire déjà à vernir la coque, une fois, poncer, deux fois, poncer, trois fois...
et vogue, sur les flots de la Scarpe!
J'aime l'idée que l'étanchéité n'est pas complète, et que je ne glisserais pas sur la Scarpe sans me charger d'un peu du paysage...
...et j'aimerais que la seule trace laissée de ce travail soit une trainée dans les lentilles d'eau qui se referme à mon passage, l'oeuvre sera là... et pas ailleurs... (je considère qu'il m'est presque impossible de ne pas prendre une photo, noter une trace, une phrase... même attaché au mat)
Cette action est en lien avec une résidence "Artiste Rencontre Territoire" (Drac/ Tous Azimut/ Parc Naturel Scarpe Escaut/ CAPH)
et va croiser un autre résidence ("Territoires émergeants") de Luce Choules, une photographe éditrice de cartes en lien avec le Centre Régional de la Photographie.
Merci aussi au Vivat d'Armentières et à l'EPSM pour une espéce d'espace de bonheur où je fabrique les lettres, nettoie des néons et répare ce canoé. Merci à la base du Pré du Hem pour la mise à l'eau et les coups de mains pour porter le vaisseau...
(dis donc ça en fait des territoires qui se croisent, le canoë lui vient d'Oxelaere, merci aussi aux propriétaires pour ce prêt généreux! Canoê nommé "L'hirondelle" et construit à Nogent sur Seine, selon un modèle canadien...)
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