lundi 15 décembre 2008

Là-bas, derrière la mosquée mouride, le bosquet d'arbres, m'a-t-on dit, c'est la mauritanie.
Rien à voir avec le territoire assigné, le Parc Naturel Scarpe-Escaut et Laporte du Hainaut. Et pourtant...
La confluence est là, également. Le fleuve Sénégal reçoit le marigot de Djouss, comme l'Escaut se gonflant de la scarpe. Une voile passe, un canoé attend, à Armentières, que le temps s'adoucit, pour remonter la Scarpe, à coup de voile aurique et de pagaie. Si le vernis des lames jointes n'a pas craqué...

Pourtant je suis là et porte en moi les images de neige, fraiches, à peine une semaine, j'avais posé ma tente, un mot et un territoire: Mauritania. A Mortagne-du-Nord. Une tente jetable, rien à voir avec la véritable tente mauritanienne.
La question est la même, ici ou ailleurs. Un territoire. S'y mouvoir.
Le but n'est pas d'arriver, je n'ai nul part où aller, pas d'atelier, j'erre.
Le but n'est pas d'arriver mais de se déplacer, ouvert.
Etre transporté par le territoire. Le transport. Changer de mode pour changer de vision, changer la rencontre. Voir autrement. Sans doute. La vieille Terrot de 1953 capricieuse, un canoë en bois sans doute plus ancien, une chambre nomade de monospace, un vélo, une montgolfière...
Ici le chameau, les dunes, et Maurice Jarre en tête... je ne suis pas dans n'importe quel désert, je tangue avec les Sept Piliers de la Sagesse (jamais lu), et la silhouette de Lawrence d'Arabie, là, à côté de moi. Quel est ce territoire où tout se lie? Où tout se lit aussi sans doute... comme ce titre de blog "havre des Pas", éponyme d'un récit de route écrit il y a quelques années, par moi, au siècle dernier. Le nom d'un quartier de jersey où grandit Lawrence d'Arabie. Et qui se retrouve ici, entre deux dunes de sables orangé. Je ne suis pourtant pas en Arabie. Je suis sur le dos d'un chameau. Je suis ailleurs.

A moins que je ne sois là...

Et si tel est le cas, la notion de terrritoire est une gageure. Une gageure pour l'individu. Le reste est social. Une série de choses qu'un corps possède, dans son histoire, dans ses gestes, dans son rapport au monde parce qu'il est tombé là, et pas ailleurs. Et, que ce corps, il le trimballe, d'un endroit à un autre. Et le corps se charge, indépendamment, de tout ce qu'il croise. Et s'en nourrit... Comme les "songlines" des aborigènes australiens, le chant des pistes, écrit au fil des instants, au fil de la route. Où tout au moins l'idée que je me fais de ce chant, comme portant en lui la totalité des instants vécus, résonant del'histoire complète de celui qui le porte, plaçant en un point unique la cartographie de la route tracée.
Il est dit également que, si par malheur, une partie venait à être oublié, le porteur du chant lacunaire y perdrait la vie...

"Out brief candle..."

vendredi 28 novembre 2008

mortagne du nord






Il est tard, sur le départ. Demain je survolerai la Mauritanie, et dormirai dans le désert de dunes de Lompoul si tout va bien...

Mortagane-du-nord aurait été, il y a longtemps, par un soldat romain, dans l'armée de César. Ce soldat venait de l'ancienne mauritanie. Un maure. Comme Othello.

J'ai posé mon campement sur la pelouse métallicole. En premier fut l'idée. En second fut le mot posé dans mon esprit. Puis en réalité. Enfin vint la tente.
Et la surveillance de mon lent gage.

dimanche 12 octobre 2008

Tempus fugit...

Tout se distend. Les Ans.
Le temps. L'espace également.
Cela va faire deux ans, dans l'ocre des feuilles tombées, que j'écrivais l'année à venir. L'année dernière.
Passée.

Passée où?



jeudi 18 septembre 2008

Mode d'emploi.

Ce blog est la trace d'une résidence. La résidence a débuté en 2007, en novembre ( les détails techniques, premières intentions et identité du territoire sont dans la rubrique "2007", un peu plus bas, là à droite). Novembre, décembre et janvier furent une période de "Mesure du territoire": la plupart des dessins dans le dossier "janvier 2008" viennent de ces trois mois de déambulations. Le dossier "mars" permet d'accéder aux photos prises durant ces trois mois. Quant au dossier "aout", il ouvre une exposition de carnets d'ateliers fait avec le collège de Mortagne autour d'une déambulation sur les berges de la Scarpe.
Vous pouvez à chaque fois cliquer sur chaque dessin pour l'agrandir.

lundi 18 août 2008



écorce de bouleau (détail)

Pas trop la saison pour prendre contact, ou visiter des ateliers, tout le monde est en out, là-bas, ailleurs, en dehors du territoire.
La descentre de la Scarpe prévue est reportée en septembre, pour causes d'orages violents. Un peu plus bas, dans le sud, à Hautmont, le territoire a été décrété victime d'une "catastrophe naturelle". Une boule de feu a projeté un vieux monsieur hors de chez lui, ce qui l'a sauvé, sa maison s'étant, juste après, écroulée.
Alors je fais des photos. Du côté d'Haulchin. Douchy.

Et traite aussi, dans mon atelier, la série de carnets fait en février dernier avec le collège de Mortagne du Nord: de la collecte de traces, lors d'une promenade près de l'Escaut. Chacun, avant de partir, s'est fait son propre carnet, rapidement, pour moi c'est important: maitriser la forme qui va recevoir le fond. Ne pas être dépendant. Savoir avec trois grandes feuilles et un bout de ficelle fabriquer un carnet pas trop moche. Un livre à remplir.

La chose qui me frappe, encore une fois, c'est le côté laborieux d'une trace, une trace devant vivre ailleurs que dans le carnet où elle est née. Le travail fastidieux de la Présentation Au Monde: scanner les pages des carnets, une par une. Les récupérer sur un autre ordinateur. Les nettoyer. Virer le gris autour des carnets. Réhausser les images d'un coup de contraste ou de luminosité. Recadrer. Ou agrandir un peu la respiration d'une image à l'étroit. Nommer les images. Les convertir pour la mise en ligne. Les mettre en ligne. Ecrire un texte...

Une matinée de promenade à remplir un carnet pour plusieurs journées de travail afin de traiter les images de ces 40 carnets...

La trace, elle, est presque naturelle: au sein du petit carnet, deux grandes feuilles pliées en cahier, perforées et reliées à la japonaise, les crayons posent des souvenirs, vite croqués. Leur deuxième présentation, ici, implique un temps pris, long, dans l'après du geste.
Coupé du monde.
Je traite de l'image.


On a fait deux promenades, une le matin, une l'après-midi. Un groupe concentré, un plus dilué. Un trajet unique. Deux rendus.
Dans les pages qui suivent vous allez retrouver des éléments récurents. L'horloge. La grenouille. Le Chardon...

ma version du chardon...

ma version de la grenouille... ainsi que l'empreinte prise d'un tronc.
(cliquer sur le dessin pour l'agrandir)


l'horloge de joseph
(joseph qui plus tard, faute de dessiner, se figera un temps, temps arrêté, pour avoir jeté des caillous sur la surface de l'escaut, condamné à être modèle vivant, trace d'un instant, d'habitude furtif...)

autre empreinte de tronc, par moi également, mais l'après-midi
le paysage est colorié avec les moyens du bord, herbe et terre écrasée...

le carnet d'audrey legrand
j'adore le "42" et son nuage terre sienne...
(cliquer dessus pour agrandir)

ci-dessous, sa version du chardon...


le carnet de fanny
(cliquer dessus pour agrandir)

les moutons bougent trop, la prochaine fois je dessine une caisse...




le boulot du bouleau: gardien de la chasse gardée.



Une histoire de vision...

samedi 16 août 2008



Lui c'est Joseph, dans le rôle du modèle vivant, en intifada contre la surface plane de l'escaut et pour sa rupture concentrique éphémère. D'autres ont croqué ce moment, à vous de le reconnaitre...


carnet de thibaut

jeudi 14 août 2008


autre version de la grenouille ( tirée d'un carnet anonyme rouge)


autre page du carnet anonyme rouge
(cliquez dessus pour l'agrandir)

mardi 12 août 2008



carnet de quentin
(cliquer dessus pour l'agrandir)


carnet de simon


carnet de vincent


carnet de sarah



carnet de réda



carnet de pierrot nicolas

"aujourd'hui gaetan a mis ses bottes de fermier"
"l'eau qui coule est celle qu'on aime"


carnet anonyme rouge



anonyme (début XXIème siècle)


moi/noémie



carnet de noémie


carnet de nadege


carnet de mélissa

carnet de meghann


carnet de kévin
(cliquer pour agrandir)

vendredi 8 août 2008


trace de quelquechose, ne disant plus grand chose...
d'un carnet rouge, anonyme...

(cliquer dessus pour l'agrandir)



carnet de julie